vendredi 10 juillet 2009

Du "Rififi" dans l'Education Nationale !

Alain Refalo, professeur des écoles en Haute Garonne, qui avait désobéi aux réformes gouvernementales connaîtra bientôt la sanction.

A Marseille, des enseignants d'écoles primaires venus de toute la France s'opposent à l'aide personnalisée et au fichier élèves.
"La désobéissance, ça me paraît assez peu compatible avec ce qu'est le métier d'enseignant. Il doit faire obéir ses élèves, donc, il y a un véritable paradoxe que lui-même ne s'applique pas ses propres règles"

"Les poursuites disciplinaires contre les professeurs des écoles "désobéisseurs" iront à leur terme", il n'y a pas de raison d'y mettre fin."

Tels sont les propos tenus sur France Inter par le nouveau ministre, Luc Chatel.

Ms le Ministre semble ignorer que les élèves et, parents d'élèves se rebiffent facilement contre ce qui leur paraît injuste......et que souvent nous essayons de régler le problème par le dialogue avant d'imposer !

Alors, que faut-il faire ? Exclure élèves et parents ? N'est-il pas plus simple de s'expliquer et de tenter de se comprendre ? Peut-être les enseignants ont ils de bonnes raisons de se "rebiffer" ? J'ai cru, un instant, qu'un nouveau ministre serait à l'écoute des enseignants......

Etait-il absurde de désirer l'impossible ?

Que doit-on faire ?

J'ai connu beaucoup d'enfants, tellement différents les uns des autres, tellement attachants mais, j'ai vu progressivement le système scolaire se dégrader.....

Une élève que je grondais et que j'ai prise par l'épaule afin qu'elle me regarde me décroche un :

"Vous n'avez pas le droit de me toucher, je le dirai à mes parents !"

Deux élèves se bagarrent dans le couloir. Je les gronde et les punis tous les deux. Le lendemain, la mère vient et désapprouve la punition. Ce n'est pas son fils qui a commencé. Je ne change pas d'avis. La maman part déçue....
La semaine suivante, j'entends un grand bruit dans le vestiaire. Je me précipite et trouve le même élève sautant de banc en banc ! Je mets un mot dans le carnet :
"Votre fils saute de banc en banc au risque de se faire mal et de détériorer le matériel".
Je n'ai plus jamais entendu parler de cette maman ! (extrait de : Au risque de me perdre)


Je ne nie pas la nécessité des nouveaux dispositifs mis en place pour aider les élèves, que ce soit le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) ou le Programme Personnalisé de Réussite Educative.

Le PPS propose des aides à l'élève handicapé afin de lui rendre l'environnement scolaire accessible (locaux et pédagogie).
Le PPRE concerne les élèves en difficulté et les redoublants.
Mais, ajouter des heures à un programme déjà contesté par sa lourdeur et à des élèves en difficulté, n'est ce pas un peu maladroit ? N'est-ce pas dégoûter l'élève au lieu de lui donner envie de progresser ?

Ne serait-il pas plus raisonnable de se servir du vécu des enseignants pour reconsidérer l'organisation de ces aides au lieu de punir parce qu'on n'est pas d'accord et qu'on le dit "haut et fort" ?
"Pourquoi punir le valet pour le crime du maître ?"(Jacques Attali)

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