samedi 13 mars 2010

La violence est entrée dans nos murs.....



Alors que je m'insurgeais,
hier matin, contre les propos d'internautes critiquant avec méchanceté et violence, cette nouvelle grève d'enseignants, une collègue était agressée....

Il est 13h. J'arrive dans mon établissement à Albi (81), afin de faire mon entraînement habituel.
Le surveillant présent à l'entrée me met au courant de ce qui est arrivé .

Il est 11h40. Une mère d'un élève de 6ème sonne à la porte d'entrée du collège.
La personne présente à l'accueil ouvre. Celle-ci se précipite alors dans les étages et entre brutalement dans la salle d'une professeur.
"Vous êtes Mme X"? lui demande-t-elle.
Et, cette femme se met à hurler et demande aux élèves de sortir. Ceux ci, effrayés, se massent vers le fond de la classe.
L'enseignante découvre alors les deux couteaux et se met à hurler.
L'adjoint qui faisait visiter l'établissement à des CM2, s'est précipité, a empoigné la personne et l'a obligée à lâcher ses couteaux.

Une cellule psychologique a été mise en place pour aider les élèves, témoins d'une telle scène.

« C'est clair, on n'est pas en sécurité. Quelqu'un peut s'introduire dans le collège avec des couteaux et accéder à une salle de cours sans être remarqué. Là, c'est tombé sur une prof mais ça aurait pu tomber sur un élève », a déclaré une élève de 3e.

Il ne se passe pas une semaine sans qu'un tel fait divers soit évoqué.
Mais, même si on n'est pas indifférent, on a l'impression que c'est ailleurs, qu'on ne risque rien..... et, pourtant un jour, on est vraiment concernés. Cela fait peur....

Cette violence qui rampait autour des établissements, cherchait la brèche....s'est insinué dans nos murs, se cramponne à nos écoles...Que faut-il faire ? Que pouvons nous faire ?

En découvrant, à mon arrivée au collège, ces visages graves, marqués par la peur, par la prise de conscience que personne n'est épargné....on s'interroge...

Les élèves rassemblés par le principal à 14h ont écouté, gravement mais, je pense que certains n'ont pas vraiment compris la gravité de la situation et, c'est aux parents à prendre le relais..pas en critiquant mais en expliquant.

La commission qui doit se réunir pour analyser et trouver une solution à ce climat d'insécurité qui règne désormais dans les établissements devrait peut être réfléchir "sans tabou" à tout cela.

La professeur, choquée, a été raccompagnée chez elle par une collègue.

Comment pourra-t-elle appréhender sa classe désormais?

Comment les CM2, présents à ce moment là, et visitant le collège vont ils vivre cela ?

Comment les parents de ces mêmes élèves vont ils considérer l'établissement ?

Pourtant, ce n'est pas un collège pire que les autres mais, à cause de cela, il va être mal considéré et...c'est trop injuste....

Trop injuste pour tous ces profs qui donnent de leur temps, de leur énergie....

Trop injuste pour tout ce personnel qui n'a qu'un désir : aider l'enfant d'aujourd'hui à devenir l'adulte de demain, dans le respect de l'autre et des différences....

A la journaliste venue à 17h en salle des profs, les collègues ont opposé un certain mutisme (je n'étais pas encore arrivée).
Un choc peut parfois bloquer la parole mais, même si c'est "un acte isolé", même si les personnes ont du mal à en parler, cela n'en est pas pour autant anodin....



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