mardi 4 novembre 2014

Peut-on humainement ignorer leur misère ?

Entre la mort du jeune Rémi Fraisse à Sivens et les difficultés entre migrants et population à Calais, le gouvernement semble dépassé !
 Pour en débattre, Anne-Sophie Lapix a reçu Malek Boutih, Gérard Darmanin, Barbara Pompili et Louis Aliot dans l’émission Mots croisés lundi 3/11.
Débat intéressant !
Personnellement, j’ai apprécié une certaine retenue de G.Dermanian (même si je n’adhère pas à son soutien à Sarkosy !), des propos justes et réfléchis de Malek Boutih (que je n’appréciais pas particulièrement), et Barbara Pompili m’a agréablement surprise par des propos modérés (même si on reste interrogatif sur la non violence d’Europe Ecologie).  Quant à Louis Alliot, il ne m’a pas convaincue !
Peut-on humainement rester indifférents à la situation des migrants qui « s »entassent » à Calais et tentent de regagner le Royaume Uni ?
Quand on entend les propos de cet homme, enseignant dans son pays en guerre qui, devant le désarroi dans lequel il se trouve, regrette de ne pas être resté dans son pays même s'il avait dû être tué, peut-on rester indifférents ? 
Je reste persuadée qu'il faut aider chez eux quand cela est possible mais, dans les cas de guerre, on ne peut les renvoyer chez eux ....

Ma réflexion sur les événements dans l'ex Yougoslavie m'avait amené à écrire cela :

N’oublie pas…..

Regarde les, toi qui as chaud
Regarde les et n’oublie pas ..
 La guerre n’épargne personne
Un jour tu entends frapper

Elle est là à ta porte

Tu ne l’avais pas vue arriver !

Regarde les et n’oublie pas

L’enfant de Mitrovica
Ne comprend pas
Pourquoi il n’a plus le droit
De jouer avec son ami Sacha .

Regarde les et n’oublie pas…

Les familles s’entassent dans des camions
Au péril de leur vie pour fuir l’horreur
Des filles sont enlevées par des trafiquants
Et amenées loin pour vendre leur corps 

Regarde les et n’oublie pas

Ne la juge pas si demain tu la vois
Juchée sur ses talons parcourant le trottoir
En quête du client qui lui permettra
De payer avec son sexe le prix de sa liberté !

Regarde les, toi qui as chaud
Regarde les et n’oublie pas
Que ce qui arrive là-bas
Peut arriver un jour chez toi !

Ma première expérience dans une association : Extrait de "Au risque de me perdre" 
Dakar, 9 février 2007 vers 21h……
J’ai quitté Toulouse pour Paris à 13h et à 17h je prends l’avion pour le Sénégal….
Cela faisait longtemps que j’en rêvais de ce voyage. Depuis de nombreux mois, je le préparais….
Pourquoi le Sénégal ? Pourquoi la Casamance ?
Novembre 2005…. mon fils revient d’Albadar (Casamance)..
Après avoir passé quelques jours à surfer sur les plages proches de Dakar, il décide de voyager, de découvrir le pays. Il rencontre Mamadou joueur de jumbé et lui parle de son projet. C’est ainsi qu’il fera connaissance de « Papa », un guitariste aveugle qui vit dans des conditions déplorables dans la rue, dans un état de dénuement total. Papa a un ami à Albadar, il propose à mon fils de l’accompagner là-bas et, tous trois prennent un car qui les amènera vers la Casamance. Dans l’autobus, il apprend que l’ami de Papa, Béké est guérisseur. C'est ainsi qu'il va passer plusieurs jours là-bas, découvrant le pays, les coutumes, les gens. Béké et lui se lient d'amitié et deviennent très complices ce qui attisera la jalousie de Papa !
Revenu en France, il me raconte son voyage et me décrit les conditions d’existence de ses nouveaux amis. Son histoire m’émeut et, désormais, mon désir est de les connaître, de m’impliquer pour les aider.
Je ne connais pas le Sénégal. Partir seule, sans savoir où loger, ni qui rencontrer me dérange. Je vais donc chercher une association qui œuvre en Casamance. Ma sœur, qui travaille dans un journal, me donne les coordonnées d'une petite association. Je les contacte et, vais les rencontrer. Ils vont à Kafountine, en Casamance, dans la région où je désire me rendre. Un voyage est prévu pour le mois de février. Ma décision est prise. Mais, comme pour la plupart ce sont des retraités et qu'ils partent longtemps, j'irai donc les rejoindre.
L'association s'implique principalement dans la région de Kassel à une dizaine de kms de Kafountine. Elle a pour but de favoriser les échanges dans les domaines agricole, sanitaire, scolaire, culturel et humain. Les ressources, comme toute association loi 1901, sont principalement les cotisations, subventions de l'état, des régions et des départements. De nombreuses réalisations ont été menées à leur terme, notamment l'école de Kassel, d'autres sont en cours et, les projets ne manquent pas.
Le frère de Béké est instituteur aussi je demande à mon fils de le contacter afin de savoir ce dont il a besoin. Malik m'appelle. Il désirerait que je lui amène des manuels de classe et des livres de bibliothèque. Les manuels sont pour son usage personnel car, là bas, le programme n'est pas le même. Ils sont désireux de parfaire leur manière d'enseigner aussi, nos livres, ceux qui partent à la décharge parce que trop usés pour nous, eux, ils en sont demandeurs.
Je rencontre une directrice d'école qui a la gentillesse de me donner une série de chaque niveau en mathématiques et français. Je sollicite des collègues pour les livres de bibliothèque et, me voilà, fort chargée.
D'autre part, l'association qui aide la petite école de Kassel me demande de trouver du matériel scolaire.
Je lance une collecte auprès des élèves du collège. Je veux les sensibiliser aux problèmes des enfants d'ailleurs. Cette collecte a beaucoup de succès ! La vie scolaire du collège m'a beaucoup aidée.
Les enfants de 6ème SEGPA, enthousiasmés par ce projet, m'apportent un soutien précieux. Ils m'ont déjà préparé un carton avec quelques vêtements. J'en suis très touchée. Ces enfants, si pénibles en classe ont un cœur d'or. Eux, qui très souvent sont les moins favorisés ne restent pas insensibles aux difficultés des autres enfants. J'interviens dans leur classe pour leur expliquer pourquoi je vais là bas et, évoque avec eux le pays, le système scolaire, les besoins, les problèmes. En apprenant que l'école n'est pas obligatoire, ils aspirent à aller vivre là-bas mais, avec leur enseignante, nous leur expliquons l'importance de l'instruction et, combien les enfants de là-bas aimeraient aller à l'école. Ils sont très curieux. Ils me posent beaucoup de questions. Chaque élève va préparer un courrier que j'amènerai aux élèves de la classe de CM2 de Kassel.
Je fais le tour des associations sportives et récupère ballons et maillots. Beaucoup de clubs m'apportent une aide importante.

Heureusement, un groupe de l'association part en voiture aussi, je leur demande de prendre une partie de mes livres. Ils sont eux aussi très chargés car, ils amènent beaucoup de matériel là bas bien que le but de l'association soit principalement de faire travailler le commerce local. Ils vont traverser, l'Espagne, la Mauritanie, le Sénégal. Mes livres arriveront ils ? Résisteront-ils aux passages de douane, à des douaniers avides et, surtout.. pauvres..

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