samedi 15 août 2015

Laure Betbeder : Fin de la grève de la faim







Après 24 jours de grève, Laure a enfin obtenu gain de cause.  L’enseignante de SVT du collège de Bellefontaine à Toulouse, est réintégrée dans son poste à la rentrée.
Le chef d’établissement a été muté dans un autre collège de l'agglomération, dans l'intérêt du service.
Mais, sur les 6 enseignants concernés, Laure est la seule à être réintégrée. Ses collègues ont tous été mutés. C’est incompréhensible !
Bref rappel du problème : En lutte depuis le mois de novembre, en grève durant trois semaines en décembre, en désaccord avec le chef d’établissement  et ce, pour dénoncer le manque de moyens pour appliquer la réforme des réseaux d’éducation prioritaire.
Le 22 mai, convoqués au rectorat, ils apprennent qu’ils sont mutés !

La réforme qui prône l’autonomie des collèges ne va-t-elle pas donner trop de pouvoir aux chefs d’établissement et conduire à des dérives similaires ?
« Je me suis rendu compte que ce qu'on nous demande d'appliquer avec les élèves, dialogue, écoute, aide, on ne le fait pas pour nous enseignants. Exemple, il a fallu que j'attende le dix-huitième jour de grève, le 10 juillet, pour être enfin écoutée par la médiatrice de l'Éducation Nationale missionnée par la ministre, qui a mis en place un protocole de médiation, et après avoir écouté tout le monde, a fait valider ma réintégration. » (propos de Laure recueillis par S.R dans La Dépêche).

Et, moi, dans mon parcours d’enseignante j’ai aussi découvert bien des faits, textes et autres qui m’ont écœurée et que j’ai relaté dans : « Au risque de me perdre » .

Extraits de « Au risque de me perdre » :
Je me permets, à ce propos, de citer certains passages du « livre vert sur l'évolution du métierd'enseignant » :
« Repenser la dynamique de la carrière des enseignants, c'est tout d'abord s'interroger sur le rythme de cette carrière. »(p.208)
« la demande des enseignants est qu'on leur donne la possibilité d'une « respiration professionnelle ». (p.47)
Evoquant le désir des enseignants, il est aussi dit ceci : « Ce qu'ils attendent, ce sont des possibilités de diversification, de mobilité, d'ouverture... »(p. 208).
En considérant l'allongement du temps de travail, n'est-il pas nécessaire de développer ce qui a été évoqué p.209...un régime de « seconde carrière » ?

Mais, je découvrirais aussi :


 « En cas d'inaptitude définitive à l'exercice des fonctions, sans qu'un reclassement ait été possible, le fonctionnaire est mis à la retraite sans délai, à sa demande ou d'office, à l'expiration d'un délai de douze mois à compter de sa mise en congé. » (circulaire n°1711 du 30 janvier 1989)
Ce qui signifie que l'Education Nationale, un service public, peut, sous prétexte qu'il ne trouve pas de possibilité de reclassement, envoyer le fonctionnaire à la retraite de son propre chef, sans que l’intéressé ait donné son accord ? C'est tout simplement ahurissant ! »
Plus elle entre dans les textes, plus Gaby est écœurée !
Elle demande un rendez-vous au médiateur censé régler le problème avec le rectorat. La
plupart de ses courriers sont restés sans réponse ! Est ce normal ? C'est un ancien proviseur, auquel elle expose ses problèmes et présente les différents courriers préparés, parfois envoyés, mais, il s'efforce de défendre l'administration dont il dépend ! Cela ne l'étonne pas vraiment, il est le médiateur du rectorat ! Il lui fait d’ailleurs remarquer que ses courriers envoyés au ministère ne servent à rien et, au contraire ils mécontentent les services ! Elle ferait mieux de se taire !
C’est un bon fonctionnaire dira-t-elle par la suite … ça veut tout dire avec elle !
« De toute façon », me dit-elle, « si je ne fais rien, cela ne bougera pas, si je me défends et frappe à toutes les portes, c’est dérangeant ! Tant pis, je préfère déranger ! J’ai dit au médiateur que j’irai jusqu’au bout ! Où est le bout ? m’a-t-il demandé. Je n’en sais rien lui ai-je répondu mais …j’y vais ! »
Il lui apprendra aussi que si l'administration n'a pas répondu dans les trois mois, cela signifie… refus ! Elle apprend par la suite d'un député rencontré que c'est l'inverse dans le service privé! Il est étonné que le service public bénéficie d'un statut différent. Par la suite Gaby fera parvenir un courrier au médiateur :
« Même si mon problème doit se régler rapidement, je ne suis pas seule à être confrontée à de telles situations et, je trouve injuste cette façon d'agir qui risque de mettre en grave difficulté bien des personnes. L'accident n'est pas un choix ! Pénalisées par une perte de certaines capacités, ces personnes se retrouvent confrontées à des difficultés financières.
Malgré tout le respect que je peux porter à mon employeur (l'Etat en l'occurrence), je ne peux rester indifférente à des situations qui me paraissent injustes. 
Dans son souci d'équité (comme vous me l'avez signalé), Mr le Recteur devrait aussi prendre en compte cela. »
Par la suite, elle surprendra une conversation téléphonique et comprendra qu’il suggère au responsable du service qu’on insiste pour qu’elle parte d’elle-même à la retraite.
«C’est révoltant ! » dira-t-elle en ouvrant la porte de chez elle. « Il semblait m’avoir comprise. Il m’a d’ailleurs dit que son choix personnel avait été d’arriver à 65 ans et, aujourd’hui, il préconise l’inverse pour les autres ! Il est sûr, qu’il touche sa retraite de proviseur et, peut-être bénéficie-t-il aussi d’émoluments pour sa fonction de médiateur ? Pense-t-il vraiment aux autres ? C’est quoi au juste…un médiateur ? »
Gaby est indignée ! A qui se fier ?














« Le pessimiste se plaint du vent, l'optimiste espère qu'il va changer, le réaliste ajuste les voiles »(William Arthur Ward)



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